Le Gouvernement jurassien a présenté ce jeudi les résultats des comptes 2023 qui se soldent par un déficit final de 11,8 millions de francs, mais après un important prélèvement dans la réserve pour politique budgétaire. L’excédent de charges réel se monte, en effet, à plus de 37 millions de francs. Une situation qui inquiète fortement le PLRJ, lequel tire la sonnette d’alarme depuis de nombreuses années, notamment au sujet des versements de la BNS, qui auraient dû, selon le parti, ne plus être pris en compte dans l’élaboration des budgets. Cette dépendance du canton à la BNS ne permet pas de mener une politique budgétaire solide et stable, ni d’assainir les finances sur le long terme. A noter également que la réserve pour politique budgétaire est maintenant totalement épuisée et que cette soupape ne pourra donc plus être activée.
La situation difficile dans laquelle se trouve notre canton n’est ni nouvelle, ni exclusivement liée au non-versement des parts de la Banque nationale. Il s’agit d’un héritage des précédents gouvernements qui ont laissé les caisses se vider sans réagir et entreprendre des réformes en profondeur pour stopper l’hémorragie, par exemple en revoyant le fonctionnement de l’état.
Pas de politique sociale sans moyens
Pour le PLRJ, s’il est indispensable de parvenir à un bilan financier équilibré, ce n’est pas par idéologie, ou excès de rigorisme, mais afin que le canton dispose toujours de fonds suffisants pour garantir les prestations essentielles à la population, des infrastructures correctes et qu’il puisse continuer à soutenir les plus démunis. C’est un fait que certains partis passent trop souvent sous silence : il est impossible de mener une politique sociale et venir en aide aux ménages à faibles revenus avec des caisses vides.
Le pouvoir d’achat des Jurassiennes et Jurassiens préoccupe fortement le PLRJ et si rien n’est entrepris rapidement, en se penchant sur les questions structurelles, les autorités n’auront d’autres choix que d’augmenter les impôts pour que le canton puisse fonctionner. Le plan Equilibre 22-26 est une première étape, mais il aurait dû être appliqué immédiatement dans son intégralité pour commencer à redresser la barre. Il faudra également se questionner sans tabou, entre autre sur la pertinence de maintenir à tout prix certaines prestations à l’interne et sur la répartition des charges entre le canton et les communes.
Agir également sur les recettes
Ce n’est pas de gaité de cœur que le PLRJ martèle son message de rigueur en ces temps déjà moroses, mais pour offrir des perspectives au canton du Jura et à sa population, notamment en termes d’investissements, il est vital qu’il dispose à nouveau d’un peu de marge de manœuvre financière et qu’il augmente ses fonds propres.
A l’instar du budget d’un ménage, le canton devra se serrer la ceinture un moment s’il souhaite pouvoir ne serait-ce qu’entretenir son patrimoine et à terme s’offrir de nouvelles infrastructures pour demeurer attractif et espérer augmenter son assiette fiscale. En effet, aux yeux du PLRJ, atteindre l’équilibre financier ne passe pas uniquement par une réduction des charges, mais également par une augmentation des recettes. Pour ce faire, le canton doit tout mettre en œuvre pour attirer de nouvelles entreprises sur son territoire, en particulier dans des secteurs à forte valeur ajoutée, et avec elles des contribuables